Domenico Rotella, dit Mimmo, est né à Catanzaro (Italie) en 1918. Il est l’une des figures majeures du Nouveau Réalisme. Il est sensible au lyrisme plastique des affiches placardées sur les murs de la ville, et soumises aux intempéries et aux lacérations d’anonymes. Il s’intéresse à la photographie et au photomontage, à la technique du collage et de l’assemblage, à la poésie phonétique et à la musique des sociétés primitives.

Un nouveau langage de la rue

L’art de Mimmo Rotella, abstrait, est alors fait de larges signes graphiques sur des fonds formellement découpés. C’est à partir de 1953 que l’artiste se met à décoller des affiches lacérées, quasiment monochromes, les maroufles sur toile. Rotella met en exergue un langage de la rue, abstrait et poétique. Il réalise de nombreuses photographies, s’attachant à découvrir l’apparence plastique des résidus urbains, des déchets et autres décharges publiques.

Le Mec Art

En 1961, invité par Pierre Restany, il rejoint les Nouveaux Réalistes de Paris. A partir de 1963, il met à l’épreuve le procédé du report photographique sur toile émulsionnée d’images répétitives, extraites de magazines ou de ses propres « décollages » (série des Artypos, sur toile ou support plastique). Il sera, en 1964, l’un des initiateurs du Mec Art.

Dès le début des années 80, il utilise comme support des « sur-affiches » vierges, et extrait graffitis, bombages et slogans. Il commence un ensemble de peintures néo-expressionnistes d’images de cinéma.

Rotellisations d’objets divers

Depuis les années 1960, l’artiste a aussi proposé des « rotellisations d’objets divers », readymades où il soustrait les objets de leur usage habituel (Rotella Metrica, 1966). Cette démarche culmine dans les années 1990 avec les Réplicants, répliques en porcelaine des têtes des mannequins aveugles de De Chirico qui, affublées de lunettes ou de masques, nous renvoient définitivement à l’étrange familiarité des objets.