NEBAY, l’ivresse des couleurs 14 janvier 2020 – Publié dans: Articles
Chez Nebay, les formes se mêlent au fond dont elles semblent soudainement s’extirper pour donner place à des lettrages dissimulés. Les messages optimistes roucoulent avec les compositions acidulées; les typographies cohabitent en parfait équilibre avec les symboles numériques. Nebay a pris ses marques dans la rue, caractéristique pour lequel on ne s’étonnera pas de retrouver dans ses toiles cette spontanéité et cet élan, propre aux artistes des villes. L’individualité des arrondis, glorifiés par des couleurs si vives appellent la réflexion ou le sourire. Il fait exploser les teintes avec force et maitrise pour créer ce qu’il appelle « ses carnages colorés ».
Face aux œuvres de Nebay, les émotions sont forcément sollicitées. Certains plissent les yeux, d’autres prennent du recul pour essayer de capter les moindres détails d’une composition qui semble n’avoir ni commencement ni fin. Les formats portraits seraient tout aussi attrayant en paysage. Derrière cette abstraction se cache tout de même des formes bien réfléchies, des lettrages flottants qui font apparaitre le graf de l’artiste, sa signature son nom : Ben alias NEBAY. Hymne à la couleur, le graf éponyme se pare de couleur rouge, orange, rose, bleu, vert… Chargée d’une énergie singulière, les toiles de Nebay sont un réel puit ressourçant, certains visiteurs entrent dans les galeries attirés par ce dynamisme propre à l’artiste juste pour contempler ces œuvres. Il n’est pas rare que ces mêmes visiteurs reviennent le même jour pour faire le plein d’énergie positive devant ses toiles.
Réflexion urbaine
Sa passion pour la peinture de rue, Nebay l’explique comme ça : « Selon moi, toute écriture, quelle qu’elle soit, est une preuve de réflexion sur la conscience de la vie… ».Se considérant comme un homo-sapiens des temps modernes, le graffiti n’est pour lui que l’évolution logique des peintures rupestres où les grottes auraient fait place aux murs des villes qu’il trouve trop grises. C’est ainsi qu’il s’affranchit de toutes contraintes, revendiquant son droit à l’expression dans un environnement qui n’appartient à personne sinon à tout le monde.
Il met tout son cœur dans ses peintures urbaines car il sait que celles-ci sont vouées à disparaitre. Passé de la rue aux chics galeries de la Place des Vosges, il a fait ses armes sur les murs de Paris, Lyon, Shanghai, Rome…
C’est au Kremlin-Bicêtre, sa ville natale, qu’il laisse ses premières traces et où il implantera son atelier dans un ancien local technique de 80 mètre carrés qui lui servira de terrain de jeu recouvert de dripping et calligraphies en tout genre où le sol est un brouillon à grande échelle.
Un message optimiste
Récemment, c’est en proposant des toiles à doubles entrées que Nebay se réinvente encore. Peu dicible au premier coup d’œil, les nouvelles œuvres de Nebay dissimulent un message clairement écrit qu’il faut néanmoins remarquer. Sœur Emmanuelle, Goethe, Marc Aurèle…autant d’inspirations que Nebay couche en peinture. Les phrases écrites en relief sous les couches de spray ajoutées aux volumes de ses calligraphies donnent l’impression d’une œuvre en 3D, une œuvre qui sort généreusement du cadre.
Bien accroché sur les murs des galeries d’art et des collectionneurs, il est très présent lors des ventes aux enchères.
Nebay veut proposer une peinture simple et efficace : pari réussi.